ALASKA – Arrivés en Alaska, direction la Dalton Highway

par | 16 Sep 2016 | Etats-Unis, Sur la route Panaméricaine | 4 commentaires

Date de dernière mise à jour : le 6 novembre 2019

Notre arrivée en Alaska

Et voilà, nous sommes finalement arrivés en Alaska.

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Le 25 août. Soit 20 jours après notre départ d’Halifax et tout ça avec 2 pannes sur la route.

On est plutôt fier d’avoir réussi à avaler si rapidement ces 8000 km. C’était notre premier défi avant de réellement commencer notre aventure : de l’Alaska à Ushuaia.

Alors oui, il pleut, on ne voit pas à 20 mètres, mais c’est quand même la petite danse de la joie à la frontière.

La frontière d’ailleurs… On s’attendait à ce que cela prenne un peu de temps, que les papiers du véhicules soient regardés dans tous les sens, voire même qu’on nous fasse vider le camion (sous la pluie ça aurait pu être chouette !).

Mais non :

« Bonjour Monsieur, voici nos passeports.

– Parfait, garez-vous et entrez dans le bureau, ça fera 6 dollars chacun. »

Une prise d’empreintes, quelques questions de routine sur : « Etes-vous déjà venus aux USA ? Quand ? Où allez-vous après ? »

« Parfait, vous pouvez rester aux USA jusqu’au 22 novembre 2016 ».

Nickel ! C’est bien plus que ce que l’on avait compris en France et accessoirement différent de ce que nous avait dit le consulat américain au téléphone : (vous aurez le droit à 3 mois à compter de la date d’entrée aux USA jusqu’à votre sortie du Mexique, oui oui Mexique…).

Pour fêter ça, on s’est donc arrêté dans une petite épicerie sur le chemin de Tok et avons acheté les chips les plus chers de notre vie : un sachet à 7 dollars.

Bref, après une nuit à Tok, c’est avec un grand soleil que nous arrivons le lendemain à Fairbanks. La ville ne nous intéresse pas plus que ça et puis après être passé au centre d’information, on réalise que l’on n’est pas si loin du cercle arctique…

Le bout du monde.  Celui d’en-haut. Ca cogite un peu. L’Alaska c’est bien mais si on commence haut dans l’Alaska c’est encore mieux ! Et puis, certes Monsieur a déjà mis un pied de l’autre côté du cercle polaire, mais moi non et l’occasion est quand même trop belle.

Alors Banco.

C’est décidé demain on prend la «  Dalton Highway ».

La Dalton Highway

Mais qu’est-ce que c’est-y donc, la Dalton Highway ?

– Point historique –

Dans le début de la deuxième moitié du XXème siècle, en gros fin des années 60, on découvre à Prudhoe Bay un petit truc qui s’appelle pétrole. Sauf que Prudhoe Bay, comme son nom ne l’indique pas, bah c’est loin. Genre au nord nord de l’Alaska. Et il n’y a pas vraiment de route pour y aller. Ni d’ailleurs pour en revenir. C’est balo. Tout ce pétrole là-bas qu’on ne peut pas ramener.

No problemo, enfin si mais tout problème a sa solution : le gouvernement américain décide de construire un petit oléoduc (pipeline pour les anglophiles) et une petite piste à côté.

Dès qu’il est question d’argent il semble que la motivation soit plus… intense. En 5 mois la route est construite et l’oléoduc est fini 3 ans plus tard (800 km quand même).

La Dalton Highway commence à Livengood, à 90km au nord de Fairbanks et va jusqu’à Deadhorse (chouette petit nom, on mesure la vie qu’il doit y avoir !), côte nord de l’Alaska, en bordure d’océan arctique. Elle ne sera ouverte qu’au début des années 90 au public et est donc considérée comme le début de la route panaméricaine (tiens tiens tiens).

Petite référence télévisuelle, si vous connaissez les routes de l’extrême (ou une émission dans le genre), cette route apparaît parfois (en hiver), avec des routiers qui y fond des allers-retours sur le permafrost et la glace.

C’est donc ce chemin, non pavé, plein de cailloux et de boue que nous voulons prendre. Il y a très peu de stations-services (2 sur les 800 km), pas de réseau téléphone, pas de magasin et pas de garagiste…

Les compagnies de location de voiture refusent d’ailleurs en général de louer des véhicules pour cette route : trop de risques de crevaison, d’impacts sur le parebrise…

Pour notre part, on ne pense pas aller jusqu’au nord, ça fait loin et on ne peut même pas accéder à l’océan, il faut avoir une autorisation spéciale… Donc on se contentera du cercle arctique, quelques 300/350 km soit environ 700 km aller-retour.

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On vérifie que Tikal va bien, on remplit les jerricans, on se ravitaille en nourriture et on part.

Après Livengood, la route est sèche, les cailloux et la poussière bien présents. Mais le temps est magnifique et plus on avance, plus le paysage change.

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6-la-route

7-sous-un-beau-ciel-bleu

8-et-un-peu-de-poussiere-et-de-cailloux-lorsque-lon-se-fait-doubler

9-avec-des-panneaux-qui-nont-pas-du-plaire-a-tout-le-monde-vu-le-nombre-dimpact-de-balles

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A mi-chemin, on passe au-dessus de la Yukon River sur le seul pont qui enjambe ce cours d’eau en Alaska.

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Les couleurs changent encore.

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Et puis on arrive au cercle polaire.

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Bon ok, c’est juste un panneau. Mais quand même, le symbole est là. On est au nord. Et il fait froid.

Voilà.

Il y a un camping gratuit juste à côté du passage du cercle polaire. Mais il y a plein d’arbres qui bouchent la vue sur le paysage, on décide d’aller ailleurs.

Et on tombe sur un terrain vague, à l’écart de la route avec une magnifique vue sur la plaine.

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On y passe une des meilleures soirées depuis notre arrivée.

Il fait froid. Premier feu.

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Et le soleil commence à se coucher. Il mettra quasiment 5 heures pour disparaître complétement et laisser place à une nuit noire parsemée d’étoiles.

Mais nous on les attend. Non, pas les étoiles. Mais « Elles ». La lumière qui rendrait cette soirée inoubliable. Un de nos rêves à tous les deux.

Et puis, alors que le soleil fait encore briller l’horizon, de l’autre côté, apparait une sorte de nuage blanc. Une lumière toute faible qui tremble dans le ciel. Nos cœurs s’emballent. On cale les appareils photos. Et oui, ce sont bien elles, Aurore et ses sœurs.

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Elles dansent dans le ciel et se font plus fortes à mesure que les rayons du soleil disparaissent.

C’est juste magique. Il fait froid. Nos doigts s’engourdissent mais les yeux tournés vers le ciel, on ne va pas se coucher. On s’extasie, on prend en photos et on rêve éveillés.

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Nous avons fait la Dalton Highway.

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